Duo de fleurs : lorsque le minéral anime le végétal

Duo de fleurs

L'idée m'est venue d'une carte de visite où étaient stylisées deux fragiles fleurs au graphisme asiatique.
J'ai d'abord fait un dessin agrandi de ce motif très aérien.
Comment rendre le léger de l'univers cartonné dans le tableau qui s'imposait à moi de plus en plus?


Du blanc, je voulais du blanc.

Quelle magnifique découverte : la rue, à y bien regarder, est une mine aux trésors !

Ce sont des moments comme ça qui me font dire que je suis au bon endroit au bon moment dans le chemin le plus évident et simple de ma vie.

Il pleut et pourtant, j'ai le sourire aux lèvres alors que toute pimpante pour aller faire mes courses (et quand je dis "pimpante", j'ai sorti les talons et tout et tout...), je trouve enfin le matériau idéal pour me lancer dans ma dernière inspiration.
Je marchais accrochée à mon "paraplox", oui, quand c'est venteux, ça ressemble à ça et 

l'univers y a répondu : rue de la Convention au pied d'un arbre, les restes d'un chantier de carreleur et du beau carrelage blanc d'une faible épaisseur.
Et moi qui voulait tester le carrelage sur tableau,
une aubaine !
Je rends grâce à toutes coïncidences qui stimulent ma créativité et l'encouragent.
 Le plus ? C'est lourd le carrelage... et bien que cela ne tienne, se trouvait juste à côté le moyen de locomotion qui me permettrait de rapporter tout le pack chez moi.
Tout est parfait : j'ai le matériel et le transport offerts !

Si je vous dis que je suis retournée chez moi pour enfiler la tenue de "sauveteur" bleu de travail pour retourner sur ce lieu de l'oubli afin de, munie de gants de cuir inusables, remplir la carriole abandonnée.
La même carriole qui m'a servi, pour me rendre sur les ateliers créatifs, plus d'un an avant de rendre l'âme : un caddie de supermarché laissé  là. Non pas le caddie de Zézette épouse X... où qui elle veut (spéciale dédicace aux inconditionnels du film Le Père Noël est une ordure !) mais la version handy bag. Pardon... le caddie qui se prend par la main ou au bras.
Malika se rentrait donc rue Saint Charles, ce jour là, tractant sa carriole imaginant déjà  le nettoyage, le séchage, le tri... puis la coupe, etc, qu'elle pourra en faire.

Comment le coeur s'éveille, comme si d'un coup, il montrait qu'il est là,
plus fort,
plus chaud : une énergie nouvelle
à la créativité !

Un carrelage fin étonnamment friable : étrange mais si doux à la coupe... Sensible aussi mais... tellement doux que ce fut une suggestion pour les prochains ateliers. Découvrir la dureté des matériaux qui en dit long sur la structure...
De la pure physique, mes amis !

 Esprit Feng shui

Et puis étant amoureuse des galets et ayant des amis généreux en souvenirs minéral, j'ai eu envie d'incorporer dans le tableau une association assez évocatrice de Feng Shui. Passionnée d'art de vivre, le Feng Shui est une passion que j'additionne à l'expression créative.

Mosaïque  : noir et blanc

Un joint noir pour les fleurs. A ce jour, je n'ai pas encore trouvé un noir profond : le résultat est plus proche de l'anthracite.

 Étape compliquée à laquelle je me plie pour le plaisir de la difficulté ? Du challenge ? Du contraste ?
 De l'expérimentation, bien sûr !

Comme l'oeuf et la poule, lequel des deux est arrivé avant l'autre ?

Le noir ou le blanc ?

J'ai choisi de faire les fleurs d'abord, soit le noir.

















Catastrophe, le rendu est terne...
comme quoi, parfois, le joint est de trop, comme le sel.

Mosaïque et encre

Une solution s'offre à moi : rompre avec les codes (quelle leçon de vie en passant !) : et si j'empruntais à mes amis illustrateurs un matériau : l'encre noire de chine.

Appréciez la texture... les textures avec votre regard.

 J'ai choisi des teintes douces et naturelles pour une intégration subtile à la décoration intérieure.

Le galet est tout un poème à lui tout seul. 

 

J'apprécie que mes tableaux appellent l'index (le doigt à côté du pouce...) pour un câlin furtif, une curiosité sensuelle qui ne se prive pas de son plaisir.
C'est pourquoi, j'ai travaillé l'équilibre des matières minérales pour ce tableau afin que le végétal prenne corps.

Le relief est important pour donner un rythme silencieux et raconter une histoire qui se revisite à chaque regard.

Une envie de douceur malgré la pierre. Des galets... chrysalide... hop... un papillon minéral et aérien.

 

Un tableau mosaïque  en carrelage, en cailloux, en pâtes de verre incrustées, des éclats de miroirs, des reliefs, des aspérités tout comme la vie : un tumulte de sensations pour un panel de couleurs tactiles.

Un tableau qui se caresse avant tout !