L'amour toujours l'amour...

Il a souvent été dit que l'artiste est un écorché vif. L'artiste est un être sensible... qui, souvent, souffre.
C'est sa sensibilité qui lui fait percevoir des choses que d'autres, dont les acuités seraient moindres, ne perçoivent pas. Devant ces derniers, les sensibles apparaissent comme des aliens, des fragiles, des névrosés repérés, des "mal dans leur peau"...
Dimensions : 45,5 cm x 7,5 cm
Pourtant, observons qu'ils expriment un ressenti, certes plus aiguisé, ce n'est pourtant qu'un ressenti : doit-on considérer que ressentir c'est être malade ? Le bon sens ferait dire :
"Bien sûr que non, ressentir et exprimer son ressenti est le propre du vivant, le propre de l'Homme !"
Dimensions : 36,5 cm x 5,5 cm
Ce jour là, j'ai exprimé un chagrin d'amour.
Je n'ai jamais su si j'étais amoureuse... d'ailleurs je m'en suis toujours défendue. Pour moi, être amoureuse, c'est être à la fois dans le désir et ressentir de l'amour pour la personne. Moi, j'ai longtemps ressenti du désir et de la crainte... une défiance qui ne m'a jamais quittée... encore aujourd'hui, je la sens palpable. Les chemins tortueux de l'apprentissage d'aimer sans condition mais à quel prix ?
L'audace de dire NON ou de dire OUI ? A qui à soi ou à lui ?

Je ne comprenais pas cette scission dont je ne pouvais parler à personne mais elle m'a toujours tenue en alerte. A chaque fois que j'ai fermé les yeux pour me laisser glisser à la consommation de la volupté de mon désir envers cet homme, je l'ai comme regretté par la suite. Il savait s'y prendre... pour ajouter de l’amertume. J'en ai versé des larmes. J'en ai traversé des épreuves avec cet homme. D'ailleurs, il est intéressant de préciser qu'avant lui, je n'avais eu que des mecs... des garçons. Celui-ci avait vécu, était marqué, avait "donné" (pas vraiment à moi), avait un corps d'homme tonique et non de garçonnet dont l'adolescence serait encore tenace à une musculature qui ne cherche pas à s'affirmer. Celui-ci... plutôt métrosexuel et narcisse, à toutes ses heures, et pas que sur les bords, cultivait un corps d'athlète. Vous savez ce genre de corps qui, contre vous ou  votre main posée sur le torse ou encore le biceps (n'importe lequel, on s'en fout), votre main se moule comme ventousée à cette chaire ferme qui en impose de virilité. Ce genre d'homme qui dégage un magnétisme, un parfum (digne d'être sortie d'une affiche promotionnelle de luxe), une chaleur comme calculée...qui te dit : " Si tu as froid... love toi... puis et surtout love moi !"
Oui, il était comme ça, l'homme qui m'a bousculé, m'a torturé à son insu (bien que...)... Même une thérapie ne suffisait pas à exprimer ma douleur, mes incompréhensions, mes envies retenues pour ne pas me brûler plus les ailes...
Brûler, c'est le mot. Le feu de la passion. Le feu de la douleur. Le feu de la torture. Le feu de l'anéantissement. Le feu de la renaissance. Le feu de l'érosion. Le feu de la purification. Le feu de la douceur du foyer dont je rêve. Le feu de la sérénité intérieure. Le feu de la révolution.
Le triptyque "feu" a vu le jour pour extérioriser tous ces sentiments, ces émotions contradictoires. Un magma inconsolable de tant d'absurdités dans la relation homme-femme. Une volonté de dire devant un surdité perfide.
Un support sombre rehausse les couleurs claires
Quand deux êtres s'accrochent à rester alignés alors que tout les décale.
Mais un homme marqué, ne serait-ce plus un homme avec lequel il est possible de construire solidement  ?
Si de son parcours, il n'a engrangé que faiblesses qu'il se refuse de regarder avec le même aplomb que lorsqu'il exprime physiquement l'attraction dont il est "victime" face à mes rondeurs, la réponse est trouvée.
Cette année là, j'avais envie d'enterrer par cette création toutes ces plaies qu'il a créées, cherchées, entretenues, ré-ouvertes régulièrement quand il revenait dans mon existence.
Miroirs éclatés et fendu, céramique difforme et fondue, bris de cœur et éclats d'amertume... J'ai souhaité que la beauté des souffrances affectives ressortent là comme pour les excuser d'être aussi pénibles à endurer.
J'ai voulu aussi formuler comme une prière : "quand ça suffit, ça suffit !". L'affirmation de soi, c'est aussi de s'aimer suffisamment pour se sauver d'un pseudo amant...
Feu... au mur

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